"Paradise Airways" : un auto-éditeur dans les finalistes !

Aujourd'hui on se rappelle de ce que Jean-Bernard Michel nous répondait à notre interview. Il est l'un des 7 finalistes. Le seul a être "auto-édité" ! On souhaite un long et beau chemin à ce livre et à son auteur !

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Interview Littér'Halles

1- Quel est votre auteur de nouvelles favori ?

J’ai découvert la nouvelle par le cinéma. J’effectuais alors la réécriture d’un scénario, assortie d’une formation cinématographique, suite à un concours de scénariste que j’avais gagné. Dans ce cadre, l’étude des films issus des écrits de Maupassant m’a révélé la puissance dramatique de la nouvelle. Pour quelqu’un qui aime écrire, c’est extrêmement excitant. Et Maupassant est un maître en la matière, lui qui a inspiré tant de films. C’est ce qui m’a donné envie de m’essayer à cette forme d’écriture.

Cela dit, depuis, je préfère la dimension et la sensibilité de Stéphan Zweig. J'ai aussi un faible pour les nouvelles de Barjavel dont j'ignorais l'existence et qui m'ont agréablement surpris.

2- Vous avez été sélectionné(e) pour concourir au Prix Littér'Halles 2013. Est-ce une « bonne nouvelle » ?

Faire partie des 28 œuvres sélectionnées, ça c’est une excellente nouvelle. Et même si cela ne va pas plus loin, c’est déjà une jolie marque de reconnaissance. C’est d’autant plus réjouissant que je crois avoir remarqué être le seul auteur présenté… par lui-même puisque je suis en autoédition.

Si l’acte d’écriture, pour un auteur, est grisant en soi, être reconnu le rassure et l’encourage, surtout lorsqu’il n'a encore été édité que par lui-même !

3- Écrire des nouvelles, d’accord… Mais pour qui, pourquoi ?

        Ces deux questions : « Pour qui ? et pourquoi ? » n’en font qu’une, en fait :

Je pense qu’on écrit d’abord des nouvelles pour soi, pour se faire plaisir. Pour, tout comme un peintre ou un sculpteur, s'amuser à créer une dynamique, une lumière, un éclairage, un rythme, une pulsion, une vie en somme. Parfois le « premier jet » fonctionne par magie. Sinon, tant que ça ne va pas, il faut recommencer, reconstruire, sculpter, enlever de la matière là, en remettre ici.

C’est toute cette harmonie des mots qui, je pense, va créer l’émotion que l’on cherche à insuffler, émotion ou puissante ou fugace, ou violente ou légère, ou simple frisson. C'est donc d'abord une joie personnelle. C’est aussi un magnifique moyen de s’évader et de partir à l’aventure dans l’histoire que l’on crée.

Et puis j’écris pour l’autre, qui va se poser un quart d’heure ou deux heures, et prendre un peu de son temps pour se propulser dans le monde de l’auteur. Ce lecteur peut ne pas aimer, il peut refuser le propos de l’auteur. C’est son droit de lecteur. Par-dessus tout, il doit sentir qu’il a été respecté. Car le minimum que doit un auteur à son lecteur, c’est de tendre vers la qualité. Le reste, il n’en a pas la maîtrise.

En tout cas, si des lectrices et lecteurs viennent me dire spontanément qu’ils adorent mes nouvelles, alors je suis très content car je sais et pourquoi et pour qui j'écris.

4- Donnez-nous les "dernières nouvelles" de votre livre !

Aux dernières nouvelles, justement, ce recueil semble apprécié de ceux qui le lisent. Je pourrais m'en contenter et passer à autre chose,

Dans mon grand optimisme face aux nouveaux moyens donnés aux auteurs pour s’éditer sur Internet, associé à une grande ignorance du monde de l'édition, je n'ai pas cherché d'éditeur. Du moins pas encore. Je me rends compte que la démarche est insuffisante.

L'auto-éditeur manque cruellement de crédibilité. Faire connaître son livre est crucial quand on veut être lu, donc vendu.

Comme un père pour son fils, j'aimerais donner toutes ses chances à mon recueil. Et pour cela, j'en arrive à la conclusion que j'aimerais lui trouver un parrain en la personne d'un éditeur.

Jean-Bernard Michel

Comments

[JNLEBLANC]

Un recueil très original. A découvrir !